« Jeu de mots pire que ceux de “Libération », m’a dit un commentateur du titre de ce billet avant qu’il ne soit publié mais, contrairement aux apparences, ce dernier ne concerne pas le film « Madagascar » ! J’en ai déjà suffisamment parlé. C’est un cri de désespoir traduisant, en 2013, une lassitude - déjà exprimée - devant l’inconscience humaine et ses effets dévastateurs sur la Grande île. Malheureusement, les cris d’alarme semblent impuissants et les forêts malgaches ne s’arrêteront de rétrécir comme une peau de chagrin que lorsque toutes auront brulé, on peut le craindre. Bien sûr, Il sera alors trop tard. Les lambeaux qui subsistent, avec la faune et la flore unique qu’ils abritent, partent en fumée parce que l’incurie politique qui règne actuellement dans ce pays sans tête contribue au processus.
L’année 2013 verra-t-elle enfin le changement espéré par une population qui en a marre d’un Madagascar déliquescent depuis la prise de pouvoir par un ancien disc-jockey reconverti en politique ? L’art de maitriser le kabary (discours) est une condition nécessaire mais loin d’être suffisante pour gouverner. Certain candidat aux fonctions de président de la République que je connais – celui-là n’est heureusement pas issu du monde du show bizz - a inscrit la préservation de l’environnement dans son programme de gouvernement mais cette ambition ne pourra se réaliser que dans une démarche globale de remise en marche de l’État. Il faudra beaucoup de volonté, de courage et de force pour faire appliquer les indispensables nouvelles règles de gouvernance dans tous les secteurs d’activité. Les problèmes que rencontre la Grande île sont indissociables.
Changer les mentalités est la première des tâches qui attendent le nouveau gouvernement. Faire réellement prendre conscience à tous les Malgaches que leur pays, aussi vaste soit-il, pourrait bien devenir la plus grande île désertique du monde après le Groenland et avant la terre de Baffin, quand bien même toutes ces îles auraient-elles aussi en commun de posséder des ressources minières. Chaque lémurien échappant aux feux de brousse, aux braconniers, aux casseroles des restaurateurs inconscients, chaque espèce végétale, aux propriétés pharmaceutiques connues ou à découvrir, qui sera sauvegardée redonnera au pays l’espoir de retrouver ce nom d’ « île heureuse » qui lui a été donné naguère.
Mais quelle action faut-il donc mener pour que l’appel au sauvetage de Madagascar soit entendu ? Une personnalité ayant l’entregent d’un Depardieu serait utile pour servir cette cause. L’acteur n’en a certainement rien à faire que les terres arables de Madagascar s’érodent, dégénèrent ou finissent dans la mer ; il s’occupe de sa personne et de ses propres intérêts financiers. Une Brigitte Bardot, qui menace de suivre ses traces, ne parvient pas – malgré sa notoriété - à faire en sorte que cessent les tueries d’animaux perpétrées partout dans le monde.
Mais les raisons y sont les mêmes qu’à Madagascar, d’où cette impuissance généralisée ! Tant que la pauvreté, les croyances populaires, l’appât du gain et des super bénéfices alimenteront la chasse et la pêche d’espèces en voie de disparition (elles le seront toutes un jour !), les rhinocéros, les tigres et autres requins seront en danger. Sans doute parce qu’elle a enfin compris qu’il est était vain de vouloir « rééduquer » un homme, la Chine annonce son intention de fermer ses camps de travail forcé. Elle devrait leur substituer des cours d’ « éducation écologique » mais auraient-ils quelques chances de succès auprès de populations si nombreuses, tant le conservatisme et les croyances traditionnelles y sont ancrées ? Faudra-t-il que les animaux précités aient été définitivement anéantis pour que s’éteignent, avec eux, les vertus aphrodisiaques ou gustatives que l’on prête à des parties de leur corps ?
Le combat pour la cause animale et le monde vivant se mène au-delà de l’action militante, spectaculaire ou discrète des associations de défense des animaux domestiques ou sauvages, au-delà des actions palliatives de préservation menées par les zoos dignes de ce nom, aux delà des règles et recommandations édictées par les instances internationales en la matière. La cause animale devrait être une préoccupation de chaque individu car toute vie animale touche à l’humain ; je serais d’avis que l’on étende aux bêtes le commandement altruiste « aime ton prochain comme toi-même »…
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