‘eau et le feu, deux thèmes récurrents sur ce blog (1). L’eau, élément indispensable à la vie sur terre, va-t-elle nous faire défaut plus tôt que prévu? (l’eau, dis; c’est la fin?) Le feu, énergie quasi magique que l’homme a su utiliser au cours de sa longue et lente évolution – d’abord pour se défendre contre les animaux dont il était la proie – pour ensuite le produire lui-même, pour faire cuire ses aliments, ce feu si bénéfique va-t-il - par ses excès - consumer demain la planète entière ? Résumons. A l’époque moderne, l’homme a su inventer et perfectionner les machines mues par l’interaction de l’eau et du feu, principe qui avait déjà été compris et démontré par les savants de la Grèce antique. L’homme entrait alors dans l’ère industrielle.
Dès le début du 19e siècle,commence l’exploitation en masse des combustibles fossiles; connus de longue date, il étaient relativement peu utilisés, jusqu’à ce que leur emploi se généralise dans l’industrie et les divers moyens de transport. Ce développement s’est accompagné d’une uniformisation des modes de culture agraire ; il s’en est suivi un appauvrissement des sols ; par ailleurs, les déforestations massives au Brésil, en Indonésie, en Afrique et ailleurs ont réduit la production naturelle d’oxygène terrestre et favorisé le réchauffement climatique, entrainant le dérèglement du cycle de l’eau (inondations, lente montée du niveau des mers). La déforestation, commencée dès le Néolithique dans un vieux monde couvert de forêts, a perduré dans certains pays où la destruction traditionnelle des arbres persiste afin de cultiver ensuite le sol ainsi dégagé . C’est malheureusement encore le cas dans divers pays et particulièrement à Madagascar, île dont la majorité des forêts a disparu sous l’effet du « tavy », nom local de la culture sur brûlis.
Plus dévastateurs encore, car favorisés par le réchauffement climatique, les incendies survenus en Australie en 2019-2020, ceux qui se sont déclarés ensuite, tant aux États-Unis qu’au Canada - où ils sont devenus presque incontrôlables - , au Portugal et aujourd’hui en Grèce, sont-ils le signe avant-coureur de la situation apocalyptique annoncée pour la fin du 21e siècle par les prévisionnistes de tout poil, situation dont nous subissons déjà les effets ?
Dès le milieu du 20e siècle, des lanceurs d’alerte avant la lettre ont tiré le signal d’alarme et si un René Dumont a pu écrire « l’Afrique noire est mal partie » - livre prémonitoire s’il en est (2) - , de même qu’un Gérald Durrell et son non moins prévisionnel « Le Naturaliste en campagne: guide pratique pour découvrir la nature avec Gerald Durrell et Lee Durrell » (3) - livre concernant la terre entière - ces auteurs clairvoyants n’ont a pas été sérieusement entendus; si bien que notre planète semble se retrouver aujourd’hui dans une voie sans issue, sauf si un changement radical des modes de culture et de production viennent inverser la tendance. On commence à défricher le terrain mais les oppositions et les freins de toutes sortes - d’ordre financier notamment - ralentissent les actions entreprises par certains pays dont la France.
L’eau douce des nappes phréatiques et l’air que nous respirons, les poissons et autres animaux comestibles vivant dans les eaux internationales ne peuvent pas être accaparés par une minorité de riches mieux équipés que d’autres pour exploiter à leur profit les richesses écologiques de la planète ; tous ceux qui défendent pacifiquement ces dernières sont abusivement taxés d’ « écoterroristes », alors que leur clairvoyance fera d’eux les « saints » de demain ; et si d’aucuns aiment rappeler qu’un Jésus-Christ fut un précurseur en matière de préservation de la terre « Soyez loué, Seigneur, pour sœur notre mère la Terre » - comme le rappelait un Saint-François d’Assise - cette spiritualité n’est pas l’apanage des seuls chrétiens ; elle a été également partagée par des peuples qui avaient su rester proches d’une nature qu’ils respectaient en tant qu’être vivant; à leurs yeux, la terre, bien collectif inaliénable, ne pouvait se marchander. Un grand chef Indien des plaines des États-Unis l’a parfaitement exprimé, dans une déclaration que pourraient reprendre à leur compte les Amérindiens d’Amazonie, s’ils ne l’ont pas déjà fait, ainsi que toutes les minorités opprimées dans les États qui refusent de reconnaître leur spécificité :
« Mon fils, mon corps retourne vers ma mère la terre, et mon esprit va bientôt voir Le Grand Esprit. Quand je serai parti, pense à ton pays. Tu es le chef de ce peuple. Il attendent de toi que tu les guides. Rappelle-toi toujours que ton père n’a jamais vendu ton pays natal. Tu dois te boucher les oreilles chaque fois qu’on te demandera de signer un traité pour vendre ton pays natal. Encore quelques années et les hommes blancs t’encercleront. Ils ont les yeux sur cette terre. N’oublie jamais , mon fils, mes paroles de mourant. Cette terre renferme le corps de ton père et de ta mère. Ne vends jamais les os de ton père et de ta mère »
Chef Joseph, Indien nez-percé (1840-1904).
1. Quelques autres billets de ce blog ayant traité des questions de l’eau , du feu et des actions nocives ou non de l’homme sur la nature :
- incendies d’origine anthropique.
- Inondations et déforestation.
- Mer navigation et pollution.
- mer Pollution par le pétrole.
- Mer pollution par le plastique.
- Océans - Homme et migrations : les pirogues à balancier.
- surpêche et méduses.
- Vive l’eau (comptine).
2. [Paris,] : Éditions du Seuil, 1962.
3. [Paris] : Bordas, 1983.